Du 12 octobre au 19 janvier 2020, la ville sera un terrain d’expression pour l’art contemporain. La manifestation Traversées, et une douzaine d’artistes, vont s’installer dans les rues et les bâtiments de Poitiers. Pour cette première édition, c’est l’artiste Kimsooja qui a été choisie pour poser son regard sur le patrimoine pictavien.
Du 12 octobre au 19 janvier, des œuvres contemporaines viendront habiter les bâtiments remarquables de Poitiers et s’installeront dans les rues, sur les places à l’occasion de Traversées. « Le dispositif est en place, estime Alain Claeys, maire de Poitiers et président de Grand Poitiers. Une manifestation comme celle-ci, dans cette période difficile, permet de travailler sur l’attractivité du territoire, mais aussi sur le sentiment d’appartenance. La pari a été de partir de la richesse patrimoniale de Poitiers pour créer autour et avec ce patrimoine un programme et donner carte blanche à une artiste contemporaine : Kimsooja. L’enjeu est de permettre aux Poitevins, comme aux visiteurs, de découvrir, à travers des parcours dans la ville, le patrimoine et les œuvres exposées. »
Interroger la notion de frontière
Kimsooja est une artiste originaire de Daegu en Corée du Sud et travaillant à New-York. Les déménagements fréquents dûs aux affectations militaires de son père et son exil volontaire aux Etats-Unis ont amené Kimsooja à s’interroger sur la notion de voyage. « C’est un grand honneur d’être la première artiste invitée et une formidable opportunité. Contempler l’histoire, le paysage, la beauté des monuments historiques de la ville, prendre conscience des relations, tout cela a été très enrichissant pour moi, souligne l’artiste. J’ai découvert un chemin complexe entre religion, culture, politique, esthétique, histoire de France et de l’Europe voisine. Pouvoir inviter d’autres artistes, dont les œuvres résonnent avec ma propre pratique et qui évoquent le contexte des frontières, la vérité et l’esthétique de la notion de Traversées est à la fois magnifique et inspirant. » Kimsooja continue : « C’est une occasion unique qui m’est donnée de travailler sur toute la ville. Poitiers est une belle découverte, elle cache ses trésors. Mon souhait est d’ouvrir un dialogue avec elle. J’ai imaginé les œuvres en fonction de ma réaction à l’espace, à un lieu. Tout cela renvoie à la problématique de la migration, de l’exil, mais aussi à ma condition d’artiste nomade. »
Emma Lavigne, commissaire de la manifestation est très enthousiaste. « C’est une artiste déracinée, ce parcours est sa traversée et elle l’envisage comme un écho à son propre voyage. C’est une artiste sensible, humaniste, souhaitant partager. La notion de traverser est aussi celle d’une expérience qu permet la rencontre avec les autres, un temps d’arrêt, de partage. »
Des œuvres dans la ville
Les œuvres prendront place à l’intérieur, comme à l’extérieur du Palais des ducs d’Aquitaine, du TAP, de la Maison de l’architecture, de la place du Maréchal Leclerc, de la Chapelle Saint-Louis, de la Chapelle des Augustins, de l’église Notre-Dame-la-Grande, des halles du marché Notre-Dame, de la rue de la Cathédrale, du baptistère Saint-Jean, du Musée Saint-Croix, de l’église Sainte-Radegonde ou encore du Confort Moderne.
Ainsi, au cœur de la salle des pas perdus du Palais des ducs d’Aquitaine, l’œuvre Archive of Mind sera installée. Cette table elliptique se veut un écho aux banquets qui s’y déroulaient jadis. Kimsooja invitera le public à former des boules d’argile, créant ainsi une constellation collective. Les miroirs de To Breathe habilleront la Tour Maubergeon et perturberont les sens des visiteurs. Tadashi Kawamata créera des cabanes de bois sur les bâtiments pour questionner l’architecture contemporaine tout en interrogeant la notion de refuge. « Nous voulions proposer quelque chose qui vienne nourrir ce qui se fait déjà sur Poitiers, indique Emmanuelle de Montgazon. L’idée est de toucher les étudiants, ainsi que l’ensemble des habitants tels qu’ils soient. Les monuments s’ouvrent sur la ville et se révèlent. » Lenio Kaklea interview des habitants, notamment de Poitiers, sur leurs gestes quotidiens, pour son projet d’Encyclopédie Pratique. Le rendu sera fait sous forme de publication, mais aussi d’une pièce chorégraphique. Thomas Ferrand s’interroge sur la colonisation du monde. Il proposera des repas où les participants découvrent toute la richesse des plantes sauvages locales qui les entourent. « En tout cas, il va se passer plein de choses étranges dans toute la ville. »
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